Khim

Une rencontre au Cambodge
Khim et sa femme sur les marches de leur maison



C'est dans la maison de Khim et de sa femme que nous avons été accueillis lors de notre séjour sur l'île de Koh Phdau.

Khim est le personnage marquant de ce voyage. Il y a des rencontres que l'on n'oublie pas. Des personnes qui nous marquent et dont on a envie de conserver un peu d'elles au fond de nous-même une fois disparues de notre paysage.

Khim est de petite taille, mais en raison de son charisme, on l’imagine volontiers plus grand qu’il ne l’est réellement. Il possède une véritable présence, et de sa personne émane bienveillance, générosité et détermination.

Khim a conservé le souvenir de quelques mots de français appris à l'école lorsque le Cambodge était alors sous protectorat français (1863-1953). Il prend un soin particulier à nous dire “merci”, “bonjour”, “bonne nuit”. Notre communication est limitée mais ses gestes, ses petites bribes de français et ses regards traduisent l'attention qu'il nous porte. Il veille sur nous, nous laissant sa place dans le hamac, s'assurant que nous parvenions à ouvrir la porte de la maison en plein milieu de la nuit pour nous rendre aux toilettes, s’excuse des erreurs qu’il pourrait commettre dans la manière de nous accueillir.

Je m’efforce moi aussi d'aller à sa rencontre en prononçant les quelques mots ou phrases de khmer que nous apprenons quotidiennement avec Vibol. Un jour, je révise les chiffres en sa compagnie. Le lendemain, je lui montre du doigt et déclame tous les noms des animaux qui se trouvent dans notre environnement. Nous rions de ces apprentissages enfantins. Souvent lorsque que nous quittons la maison, je m’essaie à prononcer l'expression qui signifie “à tout à l'heure” mais immanquablement j'écorche les mots, bute sur leur prononciation. Cela finit par devenir une plaisanterie entre nous.

Je ferme les yeux, l’image de Khim s’anime.

Khim s’active dans son jardin coquet, il nourrit ses poules, les soigne.

Khim dans son hamac à l’heure de la sieste, toujours soucieux de nous laisser sa place.

Khim sur son vélo. Khim assis sur sa paillasse à gauche de la porte d’entrée, observe en silence l’extérieur, ou, se roule une cigarette.

J’entends les inflexions touchantes de la voix de Khim déchiffrant notre guide “Lonely Planet”.

J’entends également les acquiescements sonores de Khim écoutant la radio à la nuit tombée, dans la vaste pièce à vivre de la maison compartimentée par des rideaux faiblement éclairée.

Un moment qu’il estime significatif (notre arrivée, la cérémonie religieuse, notre départ), je le vois vêtu de sa chemise blanche. Au quotidien, son torse est nu et fait apparaître une peau burinée par le soleil.

Khim sourit. Et le sourire de Khim est extraordinaire, lumineux, transperçant. C’est un sourire qui perdure en dépit d’une vie de cultivateur soumise aux aléas de la récolte, en dépit du deuil de nombreux enfants, en dépit d’une histoire cambodgienne marquée par les atrocités commises par l’armée des khmers rouges.

Ce sourire lumineux qu’il entretient en dépit de tout cela, c’est ce qu’on ne pourra jamais lui retirer, une richesse véritable dont lui seul détient le secret.

Alicia



La maison de Khim

Un villageois laboure ses rizières avec son jeune fils.

Le hamac de Khim sous la maison

Le poulailler de Khim

Une maison du village

Des enfants de Koh Phdau

Un des ponts de l’unique rue du village

Le ponton d’embarquement

Une maison du village

Le fils de Khim labourant leurs rizières avec des buffles

Jeunes plants avant repiquage dans les rizières du village



Khim dans sa maison







Materiel

Lubitel 2
Kodak 400TX
Ilford Delta 100 Pro

Prise de vue

Juillet 2016
Koh Phdau, Cambodge

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